Elisabeth Quin maman d’une fille adoptée au Cambodge : la raison pour laquelle elle ne souhaitait pas « se reproduire »

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Depuis 2012, Elisabeth Quin est aux commandes de 28 Minutes sur Arte. Quand elle n’est pas sur un plateau de tournage, la présentatrice de 61 ans – qui souffre d’un double glaucome – profite notamment de sa fille (âgée de 22 ans). Un petit bout de femme sur laquelle elle s’est confiée à l’occasion d’une interview pour Le Monde.

Elle en a parlé dans son livre Tu n’es pas la fille de ta mère (Grasset, 2004). En 2003, elle a adopté une petite fille au Cambodge prénommée Ouna Thavery. « Avec son père adoptif [dont elle s’est séparée par la suite et qui a perdu la vie NDLR], on a tâtonné ensemble« , a-t-elle précisé. Et d’ajouter que sa merveille vit dans un studio à 400 mètres de chez elle. Puis, elle est revenue sur la première fois où elle s’est sentie mère. C’est avec beaucoup de questions qu’elle s’est rendue dans un orphelinat. Elle y a fait face à un directeur « pressé, débordé, agacé par [son] allure à pas de chat pour ne blesser personne, par [sa] sensibilité d’Occidentale qui, selon lui, ne comprenait rien au contexte« . Mais cela est passé au second plan quand elle est tombée sur le berceau de sa fille.

Elisabeth Quin revient sur l’adoption de sa fille

« Je sais que j’ai vu un regard, que ce regard avait deux mains, que ces deux mains étaient cramponnées à un barreau de berceau en bois, et ces deux yeux me disaient quelque chose. Non pas ‘tu es ma mère’ mais ‘sors-moi de là’, enfin c’est ce que j’ai cru lire dans ces yeux, ’emporte-moi avec toi’. A partir de là, j’ai tressé, noué l’histoire d’un bébé qui aurait peut-être reconnu sa future mère. J’ai eu ce flash, ‘je veux être sa mère’, à cet instant-là« , s’est-elle souvenue.

Elisabeth Quin a ensuite expliqué pour quelle raison elle n’a pas souhaité avoir un enfant biologique. Se sentant favorable à la décroissance démographique, au vu de la situation environnementale et démographique, elle ne se « voyait pas rajouter un enfant« . « Je ne voulais pas me reproduire. C’était une position que je chuchotais. Dans le regard des autres, le fait de ne pas vouloir se reproduire fait de vous un être incomplet, une femme douteuse, quelqu’un de suspect de ne pas vouloir faire partie du grand collectif féminin dont la mission est de se reproduire et de se perpétuer. Cela m’a valu des réactions sarcastiques, brutales, de l’incompréhension. Maintenant, je l’assume beaucoup plus tranquillement. Je ne me sentais aucune passion à l’idée de me rechercher et de me trouver diffractée dans le visage, les attitudes, les comportements d’un enfant qui serait le mien« , a-t-elle avoué.

Elle a toutefois rapidement vu que c’était une illusion, car sa fille lui ressemble. C’est d’ailleurs la première à s’en amuser.

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