La critique de Fabrice Andrivon : « Rendez-vous avec Pol Pot », pour faire ressurgir la terrible mémoire du Cambodge

, La critique de Fabrice Andrivon : « Rendez-vous avec Pol Pot », pour faire ressurgir la terrible mémoire du Cambodge

Ce film est projeté à Marvejols, cette semaine.

Le cinéaste cambodgien Rithy Panh a entamé depuis longtemps un énorme chantier de mémoire, tentant, notamment dans ses documentaires terribles, de restituer les années noires de son pays asservi par le régime des Khmers rouges, années dont il est lui-même un rescapé.

Il nous revient aujourd’hui avec une sorte de résumé de son cinéma : Rendez-vous avec Pol Pot est une fiction, certes, mais il est tellement imprégné de documentaire qu’il est difficile de démêler la part d’écriture et la pure reconstitution dans le scénario.

À travers la véritable aventure d’une journaliste occidentale cherchant à reconstituer la vérité du pays, par-delà le poids de la propagande et de la dissimulation, Pahn ne fait que parler du problème qui l’obsède depuis toujours : dire l’indicible et montrer l’immontrable. La difficulté étant que le régime du dictateur a effacé toute trace de ces années-là.

La terreur du régime

Qu’à cela ne tienne : avec sa poignée d’acteurs, avec s’il le faut des petites poupées reconstituant les scènes qu’on n’a pas pu filmer, avec les quelques images d’archive (terribles) qu’il retrouve, il fait surgir la nécessaire mémoire de son film et parvient à retrouver quelque chose de la terreur du régime de Pol Pot.

Sans arriver tout à fait à proposer une attaque frontale des dérives du marxisme, faute d’implication réelle des comédiens, il se montre d’un beau courage pour ressusciter les fantômes maléfiques du Cambodge, pour se confronter à nouveau à ce monstre ultime qu’était Pol Pot (qu’il interprète lui-même). Un film puissant.

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