Rendez-vous avec Pol Pot: un film à voir

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Le film rendez-vous avec Pol Pot nous montre l’horreur du régime des Khmers Rouges qui a été encensé par certains intellectuels français de gauche à l’époque…

« Dans le Kampuchea, il n’y aura ni riches ni pauvres » assène un khmer rouge dans le film. Cela pourrait ressembler au programme de certaines partis politiques de gauche en France.

Au Cambodge à une époque ce slogan a séduit et a entrainé l’arrivée au pouvoir du régime communiste des khmers Rouges.

Dans son film Rendez-vous avec Pol Pot le réalisateur Rithy Panh nous emmène sur les traces de 3 français qui partent interviewer le grand leader de l’époque Pol Pot. Il y a une journaliste incarnée par Irène Jacob, un intellectuel français militant d’extrême gauche soutenant les idées du régime et un photographe. Ce film est inspiré d’ailleurs d’un fait réel : la visite de la journaliste Elizabeth Becker Du Washington Post qui a interviewé Pol Pot en compagnie de Malcolm Caldwell et Richard Dudman et dont le voyage s’est déroulé tragiquement. Malcolm Caldwell, l’idéologue proche du régime fut tué par un des sbires du régime peut-être du fait de questions qui n’auraient pas plu au dictateur.

En apparence tout est parfait lors de leur arrivée. Puis certains commencent à comprendre les travers du régime derrière la mise en scène organisée pour eux : les massacres derrières la bonne humeur apparente, les famines derrière les récoltes soi-disant abondante et au final la désolation à Phnom Phen.
Dans une interview à FranceInfo, Rithy Panh note d’ailleurs la responsabilité des élites occidentales et de certains intellectuels qui n’ont pas voulu voir la réalité de ce régime. « Il y a pas mal de gens qui ont visité le Cambodge à cette époque-là, des Occidentaux, comme les trois personnages du film, mais aussi des gens des « pays frères », qui étaient invités, des gens du Parti communiste français par exemple. Et pourtant, je n’ai jamais lu de livres qui témoignaient de ce qu’ils ont vu là-bas. Ils se sont tus jusqu’à aujourd’hui. Il y a aussi ces intellectuels qui, dans la pureté de leur pensée, dans la pureté des idées, continuent à défendre l’indéfendable ».

Certains ont voulu croire à ce mythe idéaliste des Khmers Rouges comme en URSS où lors des visites de journalistes amis on cachait la misère à la population. Le film montre notamment le pouvoir de propagande et de récit propre aux idéologues.

Rappelons que la France a eu un rôle très important dans l’histoire des Khmers Rouges puisque Pol Pot a fait ses études dans notre pays qu’il parlait donc très bien français et qu’il était proche de nombreux intellectuels français communiste ou maoïstes.

Le régime communiste des Khmers Rouges qui a dirigé le Cambodge de 1975 à 1979 voulait créer un monde idéal où il n’y aurait plus de pauvres ni de riches : il a conduit au génocide de 1,7 millions de personnes soit 20% de la population cambodgienne et a engendré l’exode de la population, la famine, l’esclavagisme ou le travail forcé sous caution du collectivisme…

Ce film pose au final la question de la responsabilité de tous ceux qui n’ont pas voulu voir et dénoncer à l’époque les horreurs de ce régime idéologique mortifère qui s’est développé en prônant l’égalité pour tous. Il montre en filigrane notamment le déni de la gauche française à l’époque à ce sujet et l’importance du témoignage des journalistes.

Crédit Photo: Dulac Distribution.

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